Le Général Moreau (1763-1813)

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et Tortone. Son but était d’entraver la jonction des deux armées françaises, et dese jeter, suivant les circonstances, sur l’une ou l'autre prise séparément. Macdonald commit encore une faute. On était en droit déjà de lui reprocher la lenteur de ses mouvements et l’éparpillement de ses corps. Au lieu de s'appuyer, dans sa marche, aux montagnes de l’Apennin, pour donner la main à Moreau, imprudemment il s’aventura au loin dans la plaine. Moreau comptait, au moment où Souwarow se heurterait de front contre l’armée de Naples, tomber lui-même sur le flanc droit du général russe. Ce projet ne présentait plus les mêmes chances de succès par suite de l'éloignement de Macdonald. Souwarowcomprit d'ailleurs très bien l'importance de l’Apennin où devait s'établir la communication entre ses deux ennemis ; il accumula de ce côté, à sa droite, ses meilleures troupes. Moreau était investi d’une autorité supérieur à celle de son collègue. Pourquoi donc ne confia-t-il pas sa propre armée à un deses leutenants, soit Grenier, soit Grouchy, et ne