Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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détails de la forteresse, s'attendait à être enlevée en dépit de toute la défense qu'elle saurait lui opposer. Mais heureusement on signala l’arrivée d’un bateau chargé de troupes, et quelques fusées lancées sur les colonnes assaillantes, forcèrent celles-ci de battre brusquement en retraite. Dans la journée du 11 et même dans la nuit suivante, les insurgés menacèrent de nouveau Budua, et ils réussirent même à occuper les maisons extérieures, dont on dut les déloger, en les incendiant.

Cependant le colonel Tovanovitj, l'un des officiers les plus distingués de l'état-major autrichien, prenait à Risano le commandement de la brigade chargée de procurer le ravitaillement de Dragaï et de Tserquitsa, et, si c'était possible, de débloquer complétement la forteresse et le poste. La colonne, forte de trois bataillons, deux batteries de montagne et une batterie de fusées, quitta Risano le 14 octobre et, deux heures et demie après, arriva à Knésélats. On ne trouva personne dans le village, dont les maisons sont en pierres sèches et couvertes en planches. On s’avança encore pendant une heure; mais subitement éclata une vive fusillade, ct les insurgés apparurent, couronnant toutes les hauteurs voisines, et poussant des cris affreux. La colonne, enveloppée de tous côtés, dut cesser de marcher en ordre régulier, et, disputant pas à pas le terrain, elle réussit à atteindre le soir le poste de Tserquitsa où l'on campa. On était arrivé à une hauteur de trois mille pieds en escaladant les rochers et sans avoir mangé autre chose qu'un peu de lard et de pain. Aussi la troupe était déjà bien démoralisée, quand il fallut se remettre en route le lendemain à travers la pluie et le brouillard le plus épais. La brigade, laissantune compagnie pour assurer ses derrières, s'engageä