Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

- AA LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

Soutvara, dans une misérable maison ouverte à tous les vents, se contentant pour lui et son état-majorde ce que la troupe recevait elle-même par le moyen de caravanes de mulets, qui chaque jour apportaient le plus nécessaire. Le même jour il apprenait par le général d'Hormus, qui était en avant-garde, que, des Glavati et des Boïkovitji, où se trouvaient les insurgés les plus acharnés, étaient venues des députations demandant à faire leur soumission. Rassuré de ce côté, Wagner donna l’ordre au colonel Fischer de prendre d'assaut Lisitj. Ce dernier avait à passer par Bratovitj, Naliéchitj, Stevilia, SvetaTroïtsa, Sveto-Nicolo, et Sveto-Gurgia, pour remonter de là à V'rblié, tandis que d'Hormus passait au contraire par Sichitjé. Entre les deux s'avançait Wagner, conduisant de sa personne deux bataillons d'infanterie et quatre canons. Après une lutte de plusieurs heures, Fischer atteignit la position de V'rblié, tandis que d’Hormus, avec de l'infanterie du corps de Maroitchitj, marchait directement sur Lisitj, pour en faire l'assaut. Les insurgés, se trouvant en face de l'infanterie de Wagner qui leur barrait le chemin et les écrasait avec son canon, se jetèrent dans les rochers bordant la frontière du Monténégro, empêchant ainsi le général de continuer le feu dans leur direction. D'Hormus, s'élançant à la poursuite de l'ennemi, arriva jusqu'au sommet du Golich, mais il reçut l'ordre de rétrograder pendant la nuit. Pendant le même temps Fischer assiégeait Lisitj, où sa troupe avait été renforcée. Le cordon militaire établi sur la frontière du Monténégro était resté spectateur de ces luttes, mais n’y avait pris aucune part. Dans une lettre adressée au commandant en chef autrichien, le prince Nicolas se plaignit même qu'une balle provenant de sa troupe eût