Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France

26 PACTE DE FAMINE

VIIT

LETTRE DE M. LELEU À M. NECKER. 42 avril 1789.

J'apprends à l'instant que les boulangers veulent augmenter le pain, que plusieurs d'entre eux se sont même permis de le faire, et si je crois ce qui m'est rapporté, M. le lieutenant général de police n’est pas éloigné de leur accorder cette liberté ; peut-être, d’après ses principes, la leur auroït-il donnée tacitement ainsi qu’il l’a pratiqué en novembre dernier.

Je n’oserai jamais, monsieur, vous présenter des avis ; mais mon dévouement et la confiance que vous m'avez témoignée m'autoriseront toujours à vous remettre mes réflexions. Je regarde qu’il seroit sous tous les rapports du plus grand danger de laisser augmenter le pain, il n’est pas de forces qu'on ne doive employer et point d'autorité qu'on ne doive faire parler ou agir pour contenir le prix de 14 sous, 4 den., confirmé par le dernier arrêt du parlement. Tous les sacrifices que les circonstances exigeront de moi pour y contribuer seront continués ; vous pouvez fermement y compter. Si des détails plus amples vous devenoient nécessaires, je suis à vos ordres.

Je suis, etc., etc. Leceu.