Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

(26) UN AUTRE SAINT.

Ma main. DIEU. Je sens Combien cette demande est naturelle et juste , Répond de l'univers le créateur auguste , Citoyens mutilés de l'empire des cieux , Reprenés à ma voix vos nés ; VOs fronts, vos yeux Et tout ce qui vous manque ; hélas ! ma seule envie Est qu'exempt de douleurs l'homme coule sa vie : Lorsque je l'ai créé j'ai voulu son bonheur 3 Mais au calendrier vous n’aurés plus l’honneur De voir vos noms tracés en rouges caractères , Et vous ne serés plus les Dieux des presbitères ; Le Français revenu de ses longues erreurs, Préfère aux plus grands Saints des légumes, des fleurs s Je ne puis l'en blèmer ; la fleur pare la fille, Du légume onctueux se nourrit la famille ; Le peuple leur doit tout : il a beau vous prier , Remplissez-vous de vin son modéste cellier ? Dîne-t-il par vos soins ? Pour la race mortelle , Un jardin potager vaut mieux qu’une chapelle.

Vous regretez les jours où de pompe éclatans Des prêtres vous réndaient leurs hommages constans , Où le peuple accourait à vos brillantes fêtes : Consolez-vous , le calme est voisin des tempêtes ; Voüs connaissez le monde et sa fragilité , Er vous nignorez pas que tout est vanité,