Le Royaume de Monténégro : avec une carte
22 LE ROYAUME DE MONTÉNÉGRO
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pendance; jamais le Turc n’a pu réussir à annexer ces monts, malgré tous ses efforts. Le représentant de l'empire de Turquie, Ali Pacha, prononça à la fin de la guerre de Crimée, ces paroles remarquables : « La Porte regarde le Monténégro comme partie « intégrante de l'empire Ottoman, mais déclare, toutefois, que
« la Sublime-Porte n’a pas l’intention de changer l’état de choses
« actuel », et le représentant monténégrin lui répondit : « La
Principauté du Monténégro a toujours été libre et indépen-
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dante. Depuis sa fondation, elle ne fut jamais conquise par les « Turcs, ils ne l’ont jamais administrée, pas même temporaire« ment. Le Monténégro n’a jamais reconnu par contrat la souveraineté de Sa Majesté le Sultan, il n’a jamais fait partie de
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l’empire ottoman. « Les Monténégrins ne désirent pas davantage être pris pour
des sujets russes; ils déclarent, par l’organe de leur représen-
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tant, que le peuple du Monténégro n’est aucunement sujet de
l'empire de Russie, il se trouve seulement sous sa protection
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morale, parce qu’il est de la même race et parce qu’il a la même « foi, non pour d’autres raisons. »
De nos jours, l'indépendance du royaume repose sur des bases solides, et son Roi, secondé par ses sujets dévoués, saura bien la maintenir.
Cependant la misère y est toujours profonde: il est à craindre qu’elle aussi ne se maintienne longtemps encore.
Nicolas Ier n’a reculé devant aucun effort pour assurer l’organisation intérieure du pays. Il ordonna la construction de routes praticables et de monuments modernes. Le Roi a, également, réussi à faire du Monténégro une force militaire avec laquelle il faudrait compter, quoique le nombre des soldats soit nécessairement restreint.
Enfin, c’est à lui que le peuple doit d’être parvenu au degré de civilisation qu’il possède actuellement, mais si Nicolas a pu semer le grain précieux de cette civilisation, il est regrettable qu'il n’ait pu semer, en même temps, celui de la prospérité.