Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

9326 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

Mais moi, grâces au ciel, je suis accommodant,

J'ai de la probité, je marche roudement,

Petit gain me suffit, je ne cherche qu'à vivre,

Et je vends mon savon quatre-vingts francs la livre-

CRUSOPHILE. C'est un peu cher. BOUCLIAC. Demain cela renchérira, Et l’on s’est, à la Bourse, arrangé pour cela.

Avec l'espoir de réaliser sur son marché un gros bénéfice, Crusophile achète à Boucliac pour huit millions de savon. Ce dernier indique encore que le sucre est à cent trente francs la livre, sauf une hausse très vraisemblable.

L'intrigue de la pièce, fort peu compliquée, est celle-ci :

Eugène, fils d’un avocat, amoureux d'Adèle, fille du ci-devant procureur Bénard, la lui demande en mariage. Celui-ci la lui refuse, parce qu'il la promise à Crusophile, quoiqu’ancien laquais, mais grand agioteur et riche.

Aussi répond-il, quand on élève des doutes sur l’honorabilité de ce dernier :

Mon gendreest honnête homme, ila beaucoup d'argent.

Quand à Crusophile, il proclame les maximes suivantes :

Qu'importe ce qu'on fut! l'essentiel est d’être. Quand on est riche, on est toujours bon à connaitre,

On fétait autrefois les gens de qualité; On accueille aujourd’hui les gens de quantité.

On transige parfois avec la probité.

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