Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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que j'ai remboursé et un payement pour Allart, de 600 francs. Cormeille ne peut rien m'avancer, lui devant autant; me voilà donc obligé d’avoir recours aux expédients, de mettre en gage, de faire je ne sais quoi pour vivre ce mois-ci, et pour payer les frais de mon déménagement qui s'effectue en ce moment-ci, car je compte être dans mon nouveau logement vers le 1° de mars. Voilà, mon cher ami, ma triste situation dont je ne sais en vérité comment je me tirerai; j'ai fait aussi dans le mois de décembre un payement pour un Anglais qui devait me renvoyer cet argent, et dont je n’entends pas parler. Ce pauvre Allard ne peut me rembourser, il est dans une état à faire pitié; il est comme un cadavre à moitié consumé qu'on aurait exhumé, et, par-dessus tout cela, une profonde misère! Tout me manque donc à la fois, tâche, mon cher ami, de venir à mon secours. « A toi de cœur, « TALMA. »

« Mon cher ami, le hasard m'a fait rencontrer Payet à dîner dans une maison; nous avons parlé de toi et de tes projets. Il m’a appris qu'ils avaient été rejetés ici par le conseil des bâtiments publics, malgré tout ce qu'il avait fait pour les défendre; il m’a conseillé de t’écrire pour te prévenir que ta présence était absolument nécessaire ici, que tu exposerais mieux tes raisons que tout autre, et que si tu voulais les faire adopter, toi seul pouvais en venir à bout. Aïnsi, cher ami, vois ce que tu as à faire; j'ai cru qu’il était urgent de t’avertir, il me semble que c’est un objet assez important pour que tu fasses ce voyage.

« Mes amitiés, je te prie, à notre Baron et à sa femme, ainsi qu’à la tienne si elle est avec toi, car je n’ai pas eu le temps encore de passer rue Verte.

« Je t'embrasse de cœur, « T'ALMA. »