Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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aux protestants, et organisèrent la tolérance mutuelle : l'assemblée ecclésiastique de Villeneuve est une des seules qui s'abstiennent de réclamer le retrait de l'Édit de tolérance de 1787, qui rendait l’état civil aux protestants.

À done où est nommé le curé de Saint-Péray, official et archiprètre, les États généraux sont suppliés de restituer enfin aux curés « leur place dans la hiérarchie ecclésiastique, de déclarer qu'ils forment corps et qu'ils seront appelés aux assemblées en nombre égal à nos seigneurs les évéques. » (1)

A Mende en Gévaudan, où siège un évêque, suffragant d'Albi, un curé est élu. Le cahier (2) réclame l'unité de « théologie et de rituel » et la soumission de « tous les couvents à la juridiction immédiate des ordinaires, quelques droits qu'ils puissent opposer pour leur exemption. »

Le Puy-en-Velay a aussi un évêque, suffragant de Bourges. La chambre ecclésiastique se fait représenter par un prieur-curé de Craponne. Mais le cahier (3) est très épiscopal. Les électeurs ÿ maintiennent « le droit du clergé de s'imposer librement et de garder la prééminence dont le premier Ordre a toujours joui en France. »

Ils réclament l'abolition des appels comme d'abus, et nient {oute intervention judiciaire ou administrative dans les affaires ecclésiastiques.

Le bas clergé, écrivent-ils, « se plaint avec raison dela privation du plus étroit nécessaire... On en accuse l’indolence et l’insouciance des évêques, au lieu d’invoquer l'équité du gouvernement et des cours souveraines. On reproche au clergé une distribution injuste de ses revenus ; on déclame contre cette classe de bénéficiers qui possèdent une

1) Arch. part, VI, 702; II, 46. 2) Ibid. III, 754. (3) Ibid. V, 456-468.

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