Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 24114

partie considérable des biens ecclésiastiques sans payer cette jouissance par des travaux et des services réels, et ces reproches sont justes. Mais sur qui doivent-ils (tomber? N'est-ce pas sur le gouvernement qui dispose de ces riches bénéfices, et qui le aux évêques le droit d'en employer les revenus de la manière Ja plus utile à l'Église, par l'union qu'ils en feraient au profit des bénéfices-cures et des établissements utiles à la religion et à l'État ?... Notre député demandera donc la rentrée des évêques dans leurs droits pour les unions et désunions de bénéfices, sous la sanction des conciles provinciaux. »

La revendication des prérogatives traditionnelles de l'Église catholique, — « seule admise et admissible dans le royaume, »— remplitles Cahiers de Castres etde Montpellier, confiés aux évêques. (1) On n’omet pas d'y appuyerles Remontrances de l'Assemblée générale du Clergé contre l'Édit de 1787. La rentrée des proscrits de la Révocation et l'accueil très sympathique qu'ils reçoivent dans les réunions du tiers-état et aussi d'une partie de la noblesse, rallument le fanatisme du haut clergé et embarrassent le clergé inférieur qui a peur de paraitre cesser d'être orthodoxe en se montrant libéral.

A Nimes, où un pasteur protestant, Rabaud-Saint-Etienne, est élu député du Tiers, le bas clergé, cependant en majorité, délègue les deux évêques de Nimes et d'Uzès, leur as socie deux curés, et rédige un cahier insignifiant (2).

Le cardinal archevèque d'Albi, le galant versificateur que Voltaire avait surnommé « Babet-la-Bouquetière », ne se fit pas rappeler de l'ambassade de Rome pour siéger aux Élats généraux. Son coadjuteur, son frère, François de Bernis, archevêque de Damas in parfibus, Y alla pour lui,

(Arch. part. 1, 562-563 ; IV, 44-45. (2) Ibid. 1V, 236-237.