Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

212 LES CAHIERS DES CURÉS

partageant avec un curé la représentation de Carcassonne.

A Castelnaudary, les curés sont les maitres. Ils ne manquent pas de revendiquer l'autorisation de « faire corps en chaque diocèse, sans prétendre néanmoins se soustraire à l'obéissance des évêques. v» (1).

Ils font un chapitre spécial sur « les privilèges du clergé de second ordre », et accueillent la pétition des prébendiers des différents chapitres réclamant « l'égalité entière soit pour la dignité soit pour le revenu » des chanoines de la même église.

Les ecclésiastiques de Béziers rédigent un cahier d’une modération exemplaire, (2) mais donnent plein pouvoir à leur premier député, l'abbé Gouttes, curé d’Argilliers, qui s’est fait connaître comme publiciste populaire et qui, Fun des plus actifs préparateurs de la Constitution civile du clergé, deviendra bientôt évèque constitutionnel d’Autun.

Ce sont encore les curés qui l’emportent à Limoux. Cependant, — fait très rare dans les sénéchaussées libérales, — le cahier manque.

A Toulouse, les curés choisissent pour députés trois d'entre eux, plus l'archevêque, et refusent d'insérer dans le Cahier officiel (3) quoi que ce soit sur le clergé régulier. Les ordres mendiants, dominicains, tierçaires, mineurs COnventuels,capucins, minimes, pères de la Merci, grands carmes, pères de la Trinité, grands augustins, augustins réformés, carmes déchaussés, recollets, cordeliers, sont forcés d'adresser au gouvernement leurs doléances particulières (4).

En somme, les élections ecclésiastiques du Languedoc donnèrent la majorité aux curés, mais furent beaucoup moins animées qu’elles ne l'eussent été, si les évèques, unis

(4) Arch. part. W, 552-553.

(2) Ibid. IL, 346.

(3) Ibid. VI, 28-31.

(4) Arch. nat. mauuscrites, B IL 148.