Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA CONSTITUTION CIVILE 15

au lieu d'être abandonnés à la dévastation, seraient mis en culture et procureraient aux pauvres à la fois du travail immédiat et une augmentation de ressources futures (1) ; — enfin les biens dépendant des petits hôpitaux.

Contre les hôpitaux et hospices de l'Ancien régime, si horriblement tenus que les malades répugnaient à s’y rendre, que les infirmes les redoutaient comme des prisons; contre le mauvais air de ces maisons et la dureté trop naturelle « des personnes vouées par état ct pour toute leur vie à une administration de charité » (2); sur la nécessité hygiénique autant que morale, de répandre les soins et les secours dans les localités, dans les familles, au lieu d’entasser les souffrances « en d'énormes établissements, toujours insuffisants et dont les frais de bâtisse et d'administration dévorent le quart des revenus (3), les curés dauphinois expriment de très généreuses et très pratiques idées.

Après avoir dressé tout le plan de nos Bureaux de bienfaisance, institués par la loi du 7 frimaire an V, ils ouvraient la voie des secours & domicile, dans laquelle seulement de nos jours, près d’un siècle après eux, s'engage l’Assistance publique (#).

(1) P. 185.

(2) P. 186.

(3) Voir dans le Journal officiel des 3 et 4 novembre 1878, des 10 juillet, 17, 25 août, et 20 septembre 1879, nos études sur les Bureaux de bienfaisance, les Hospices et hôpitaux, et sur l'histoire de la Bienfaisance publique en France.