Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
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comme les Trélat, les Godefroy Cavaignac, les Guinard, les Barbès, qui ont lutté plus tard contre Louis-Philippe, au grand jour de la rue et des barricades, étaient d’une autre taille que les Lafayette, les Corcelles et les Mérilhou, avec leurs trames obscures et prudentes.
Mais les fautes d’un parti n’excusent pas celles du pouvoir, Louis - Philippe, plus attaqué que Louis XVIII, n'a jamais relevé l’échafaud politique, légalement aboli par le gouvernement de 1848.
La Restauration n'a compris aucune des nécessités de son temps, et la clémence fut une de celles-là. Sa justice n’eut que le caractère de la vengeance. Après l'exécution du maréchal Ney, celle des quatre sergents de La Rochelle a mis le comble à son impopularité .
Dans le maréchal Ney on n’avait frappé que l’armée. Dans les sergents de La Rochelle, c’est 1e peuple même qui fut atteint et qui se souviendra toujours (1).
(1) Le »1 septembre 1830, une grande cérémonie funèbre en leur mémoire fut célébrée sur la place de Grève. Elle fut conduite, au milieu d’un immense concours de citoyens, par Mérilhou, L'avocat de 1822 était devenu ministre de la justice.
On ne s’étonnera pas que les sergents de La Rochelle aient défrayé plusieurs romans, fort médiocres d’ailleurs. Ils furent portés à la scène, en 183r (théâtre de l’Ambigu), dans un « drame militaire », en cinq actes, de MM. de Laboulay et Ju-
les, qui s’est borné à reproduire les péripéties du procès et de l'exécution, et qui vaut les romans.