Les Croates et l'Autriche-Hongrie

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versé les projets des dirigeants à Vienne et à Budapest. D'accord avec le parti de Frank qui lors du vote de l’adresse avait accusé la Coalition de panserbisme, le parti catholique magyar conçut le projet de renverser la Coalition et d'amener au pouvoir le parti de Frank. Szmreesanyi, membre du parti catholique magyar, dans son discours, prononcé au Parlement hongrois en mars 1917, accusa la Coalition de haute trahison, en se basant, sur on ne sait trop quelle liste émanant de M. Pasie, président du Conseil serbe. La Coalition réfuta avec énergie cette accusation et les débats concernant cette affaire en démontrèrent le non fondé. Mais cette accusation est cependant caractéristique. Elle démontre clairement que les dirigeants à Vienne et à Budapest avaient perdu la tête dans ces grands événements européens de mars et d’avril 1917. Les gouvernants voulaient faire des concessions aux Croates et en même tempsles effrayer.

On comprend aisément leur indécision et leur trouble. L’écroulement de l’autocratie séculaire russe, le triomphe de la révolution avec le principe de la liberté individuelle des nationalités, l'entrée des Etats-Unis dans la guerre avec le programme démocratique en vue de la création d’une Europe régénérée, ont ébranlé la base autocratique de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. L'empereur Guillaume II promit des réformes électorales pour le Landtag prussien, quoiqu'il ne pût encore