Les Croates et l'Autriche-Hongrie

144 LES CROATES

Galicie, votèrent une résolution, annonçant l'opposition la plus énergique au gouvernement autrichien. De cette facon les Allemands se trouvaient, à la veille de l'ouverture du « Reichsrat », en face d'un bloc de majorité slave, qui voulait manifester devant tout le monde son aspiration à l’union et à l'indépendance nationale (1).

Les dirigeants à Vienne s’efforcèrent en vain d’amener les Slaves à renoncer à leur programme, en leur promettant de larges concessions. « Par de telles déclarations, dit le comte Clam Martinic, on pourrait produire une impression fâcheuse sur l'étranger ennemi ; on ne ferait ainsi que le jeu de l’'Entente qui ne ménage pas les calomnies qu’elle répand sur le compte de l'Autriche. » Mais les Slaves restèrent inflexibles. IL était impossible d’ajourner le « Reichsrat ». En renvoyant celui-ci on aurait posé devant les yeux de tout le monde le problème austro-hongrois dans toute sa cruelle réalité. Pour que la situation fùt encore plus compliquée et encore plus désespérée, les ministres allemands de Bohème, MM. Baerenreither et Urban, menacèrent le ministre président de donner leur démission s’il ne s’opposait pas énergiquement aux revendications slaves.

(1) Sur les 516 députés dont se compose le Parlement aus trichien 259 représentent les Slaves d'Autriche, tandis que les Allemands disposent de 232, les Italiens de 19 et les Rous mains de 6 sièges.