Les Croates et l'Autriche-Hongrie

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en 1672, une adresse exprimant ce désir. À cette époque, on ne voulut point convoquer la Diète croate ni même nommer un ban. La Croatie était alors gouvernée par des généraux et des fonctionnaires impériaux. C’est seulement, quand le magnat magyar Imre Teokeoly, aidé parla France et la Turquie, se souleva contre les Habsbourgs, que ceuxci devinrent plus conciliants et nommèrent ban de Croatie, Nicolas Erdeody. L'année suivante l’empereur Léopold [# garantit de nouveau solennellement les privilèges et les prérogatives croates (1).

Les guerres victorieuses avec la Turquie (16831687), par lesquelles la Hongrie, excepté le Banat, et la Slavonie furent délivrées des Turcs, consolidèrent encore davantage la situation des Habsbourgs en Hongrie et en Croatie. À partir de cette époque, les Habsbourgs commencèrent à considérer la Hongrie et la Croatie comme leur propriété personnelle. À la Diète de Pozsony de 1687 la Hongrie fut contrainte de renoncer à son droit électoral et de reconnaître le droit héréditaire des membres mâles de la famille des Habsbourgs d’après le principe de primogéniture (2). De cette façon, seulement en 1687, la Hongrie rentrait au

(1) « .... utregnum Croatiæ et Sclavoniæ in suis iuribus ; privilegiis, statutis, articulis et consuetudinibus quæ hoc loci renovantur et confirmantur, conserventur, conclusum est » (SULEK, op. cit., 135-6).

(2) « In perpetuam proinde recolendorum tantorum benefciorum memotiam....præfati universi status et ordines huius