Les fêtes et les chants de la révolution française

pu 9 THERMIDOR AU 18 BRUMAIRE. 231

çait le char de Bacchus orné de fruits et de pampres. On décerna des couronnes aux plus dignes, et le sillon fut tracé au chant du Ça ira; enfin l’on chanta un Hymne à r'Agricullure, et la fête se termina gaiement par une « musique pastorale invitant aux danses ». Les spectateurs lettrés pensèrent avoir été transportés en ce jour au milieu des fêtes antiques de la Phrygie. Il serait plus exaet de dire qu'ils assistèrent au premier concours agricole, institution dont il ne faut pas trop médire,

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malgré M: Homais et ses pareils qui y sévissent en

grand nombre depuis que ces cérémonies ont pris j'importance d’une institution.

On célébra encore la fête de la ‘Reconnaissance, celle de l'Enfance, etc. D'autres restèrent à Vétat de projets, jamais réalisés.

Comme toutes les autres, ces fêtes périodiques inspirèrent force musique, et non les compositions les moins heureuses. Méhul, en écrivant V'Hymne pour la Fête des Épouæ, fit pressentir les beautés sereines des chœurs religieux de Joseph, notamment l'harmonieuse prière des Hébreux au soleil levant, Si admirable d'impression en Son extrême simplicité. Les vers, de Ducis, apportent une note un peu nouvelle dans la littérature officielle de la première République: ils méritent qu'on en cile quelques-uns :

Dieu qui créas nos cœurs, tu les à faits sensibles; Nous te devons Vamour, le plus doux des penchants. ends par le chaste hymen nos mœurs incorruptibles, Notre bonheur plus pur, n0$ devoirs plus touchants.

On a attribué à Cherubini l'intention de mettre en musique un Hymne à la Mort, de Legouvé : l'auteur de l'Hymne funèbre de Hoche eût été mieux que personne désigné pour ce choix si les lois sur les fêtes nationales avaient prévu la fête des morts. Il reste de lui les