Les hommes de la Révolution

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Discours sur les causes de désordres qui se remarquent trop souvent dans les titres des seigneuries, Babeuf écrit:

« L'instruction n’est pas d'ordinaire le partage du plus grand nombre et, pourtant, la plupart du temps, c’est l'avis de ce plus grand nombre qui prédomine, parce qu'on a partout la manie de la pluralité des voix.

On traite de novateurs et de gens à système les personnes dont les idées s'élèvent au-dessus de celles de la multitude; et d'un autre côté, la paresse naturelle aux hommes les porte constamment à donner la préférence à ce qu'ils connaissent ou pratiquent de longue date, uniquement parce qu'ils y sont accoutumés, qu'un change-

nières années, Voici ce qu'on trouve dans une autre lettre du 5 septembre:

«… Un brigand heureux n'était content qu'à demi lorsqu'il était parvenu à s'assurer une riche propriété. Son grossier orgueil souffrait, en s'étendant sur l’avenir, lorsqu'il envisageait que cette propriété, venant à se morceler entre tous ses descendants, ne pouvait point servir longtemps à donner à son possesseur la sotte importance que prête ordinairement l’aveugle fortune, surtout à des hommes guidés par des préjugés tels que ceux desquels on était communément entichés dans les temps dont je parle.

«Pour parer ce contretemps, on imagina une nouvelle indignité. Il fallut étouffer la voix du sang pour servir l'ostentation et l’on 6ta presque la subsistance aux cadets pour combler l'aîné de superfluités et. lui donner une prétendue illustration en lui transmettant des biens usurpés et un nom primitivement odieux, k

«De là, l'origine des soi-disant nobles et celle de ces distinctions révoltantes dans tous les ordres de la société. »