Les pamphlets de Marat

302 LES PAMPHLETS DE MARAT

mesures et sauver nos maisons du pillage, nos femmes et nos filles de la brutalité d’une soldatesque féroce, nos enfants du joug honteux de l'esclavage et nos vies du fer des assassins.

C’est L’Aur pu PeuPze qui vous en conjure à genoux; c’est Jui qui, le premier, veut vous donner l’exemple de la résignation civique. N’en doutez plus : c'en est fait de nous pour toujours, si aujourd'hui même tous les amis de la liberté, tous les gardes nationaux, tous les braves sansculottes exercés au maniement des armes ne se font inscrire dans les places publiques pour marcher contre l’ennemi; si tous ceux qui refuseront de marcher ne remettent leurs armes à leurs frères prêts à combattre; si tous les chevaux disponibles dans la capitale ne sont pris pour armer une troupe légère; si toute la gendarmerie-n’a ordre de marcher; si le Ministre de la Guerre ne fait sans délai occuper les hauteurs qui dominent Paris et travailler à les mettre en état de défense; s’il n'envoie sur le champ des hommes de l’art tracer un camp dans la position la plus propre à arrêter l’ennemi.

Que dès ce soir tous les citoyens soient sommés par la Commune, sous peine de mort, d’apporter les- armes qui ne servent pas à leur équipement; que dès ce soir des commissaires soient nommés pour faire des recherches inquisitoriales dans toutes les maisons suspectes; que dès ce soir la Commune nomme trois commissaires éclairés et fermes pour veiller au salut public; que dès ce soir tout. armurier, fourbisseur, coutelier et serrurier ait ordre de fabriquer en public et sans relâche des piques et des poignards: Au nom de la liberté, de la patrie, de l'humanité, et pour le salnt de vos femmes, de vos enfants, des générations à venir, du genre humain et de vous-mêmes, mes chers concitoyens, prêtez-l'oreille à la voix de votre fidèle ami, et unissez-vous pour sauver la chose publique.

C’est en vain que ceux d’entre vous qu’a favorisés la