Les pamphlets de Marat

MARAT AUX BRAVES PARISIENS 307

choix de vos députés à la Convention nationale, dont dépendent votre salut, le prompt établissement du règne de la justice et de la liberté, la paix et la félicité publiques, et l'anéantissement de l'esclavage chez tous les peuples du monde.

Tremblons de nous endormir, l’abime est encore ouvert sous nos pieds. Les aristocrates se remontrent effrontément dans les sections et dans la Commune; les endormeurs et les intrigants y cabalent; déjà ils ont commencé à réélire des commissaires et des juges de paix; déjà les mouchards et coupe-jarrets soudoyés courent les rues pour y exciter des émeutes contre les meilleurs citoyens qu'ils traitent de factieux ; déjà les conjurés tiennent des conciliabules; déjà ils disent hautement que la journée du 10 n'a étè qu’un coup de main qui peut être détruit par un autre coup de main, qu’ils se préparent à exécuter au premier jour.

Aujourd’hui que la famille Capet est gardée à vue, vous avez cru coupés tous les fils des trames des conspirateurs ; ils sont renoués toutefois avec plus d’art que jamais dans des conciliabules secrets. Leur point de ralliement est : l'indigne commission extraordinaire de l'Assemblée nationale: et c'est dans la majorité pourrie qui se montrait audacieusement contre-révolutionnaire avant la journée du 10, qu'est le foyer de toutes les nouvelles machinalions. Leur projet est d’éloigner de Paris les fédérés et les gardesfrançaises, ces braves défenseurs de la liberté, sous prétexte de former un camp à quelques lieues de la capitale, mais à l'effet de laisser le champ libre aux mauvais bataillons et aux brigands cachés dans nos murs. Que dis-je? ils les envoientaux frontières, pourles faire égorger par des satellites allemands, et peut-être par les soldats de Luckner et de Biron, qu’ils maintiennent perfidement en place.

Le sieur Verrières, que la reconnaissance des nouveaux gendarmes a porté au commandement d’une de (leurs légions, égaré sans doute par un faux zèle et par une