Les pamphlets de Marat

322, LES PAMPHLETS DE MARAT

à bout. Ils s'étaient engagés à remplacer les courtisans par des patriotes dans les principaux emplois militaires, de ne confier le commandement des places et des armées qu'àdes hommes d’un civisme éprouvé; cependant lestraitres restent éh activité, et ce sont eux qui livrent l’une après l’autre nos villes à l'ennemi. Demandez-leur par quels exploits se sont signalés Luckner, Kellermann et Dumouriez, si ce n’est par la perfidie avec laquelle ils ont livré nos frontières et ños forteresses? Attendent-ils à repousser l’ennemi qu'il Soit prêt à entrer dans nos murs?

*Si vous prenez les ministres individuellement, quelle confiance peut mériter un Clavière, vil agioteur, enrichi, par de honteuses spéculations et dévoué à la faction Brissot, qui l’a remis en place?

Monge n’est connu que par sa coalition avec Clavière, qui l’a poussé au ministère de la marine.

Lebrun est accusé de favoriser les traîtres; on assure qu'il existe dans le Comité de surveillance de la Mairie un ordre exprès, donné par ce ministre, de relâcher un prévenu de machinations dont il a épousé la cause envers et contre tous. .

Qu'’a fait Servan pour notre défense? Fait-il travailler à fortifier les hauteurs qui dominent Paris? Il n’y songe pas. Faitil armer les volontaires qui brülent de combattre? Il n'y songe pas. Fait-il forger des piques et des poignards? Îl n’y songe pas. Incapable de remplir les devoirs de sa place, il se met à pleurer commeunenfant à la vue des dangers, et il ne prend aucune mesure pour les conjurer. S'il était vraiment patriote, sentant son incapacité, il aurait remis son portefeuille le premier jour de son avènement au ministère, ou plutôt il ne l’eût point accepté; mais il restera en place jusqu’à ce que nous soyons perdus sans ressources.

Enfin, Roland de la Plâtrière n’est occupé qu’à machiner avec la faction Brissot. Voyez sa lettre à l’Assemblée nationale, qui s’est empressée de décréter l’envoi aux