Les pamphlets de Marat

MARAT A SES CONCITOYENS 333

pour frustrer M. Boucher de Saint-Sauveur de sa créance. Legendre est absent; je m'engage à son arrivée de vous faire donner de sa main un démenti formel. En attendant, voici un témoignage de la femme et de M. Boucher; vous ne les récuserez pas, je m'assure :

— « Comme mon mari n’a point de secrets pour moi, je déclare d'honneur que les inculpations faites dans la pétition de M. Deflers contre M. Marat sont fausses et calomnieuses.

« À Paris, ce 8 septembre 1792.

« Femme LEGENDRE. »

— « Je déclare être absolument étranger et mème ignorer les faits allégués dans l’imprimé de M. Deflers. Si j'ai obligé M. Marat, j'ai fait ce que j’ai pu et dû envers un homme opprimé par les ennemis de la patrie. Je n'ai jamais eu d'inquiétude pour mes avances, puisque par l’événement les meubles de M. Marat se trouvaient chez moi. Si j'ai cessé de voir M. Marat, que j'avais cultivé bien avant la révolution comme ami des sciences, c'est qu'ayant sa confiance, je me suis quelquefois permis d’adoucir quelques traits trop amers dans ses feuilles, ce qui lui a déplu; mais ce sont là des malentendus qui ne touchent ni à l'honneur, ni à l'estime réciproque.

« Ce 9 septembre 1792. « BOUCHER DE SAINT-SAUVEUR. » Enfin, vous m’accusez d'avoir refusé en paiement des

assignats qui ne perdaient que 5 pour 100; je vous observe qu'à cette époque les assignats perdaient 20 pour 100. Au