Les pamphlets de Marat

62 LES PAMPHLETS DE MARAT

ses collègues, s’entende, et se concerte avec eux. Tous animés du même esprit, choisissez parmi vous, pour porter la parole, un homme sage, ferme, éloquent. Ne souffrez point que l’Assemblée se dissolve avant d’avoir statué sur les LOIS FONDAMENTALES DU ROYAUME, et ne sondez les plaies du Gouvernement qu'après avoir rompu les fers de la Nation’. Ah! si la foi religieuse du serment, si la loi imposante du devoir, si la voix impérieuse de l'honneur ne suffisent pas pour armer votre vertu, que le plaisir délicieux de devenir les libérateurs de vos concitoyens s'uuisse encore à la gloire éternelle de sauver l’État. Trop fortunés mortels! la France en pleurs attend de vous ses destinées, et l’Europe étonnée a les yeux attachés sur vous.

QuaTrième Discours

Je voudrais, mes chers compatriotes, vous offrir le ravissant tableau des avantages qui résulteront infailliblement des Assemblées nationales devenues permanentes; mais je ne puis qu’en tracer une esquisse légère.

Ne cessons de le répéter : le seul but légitime de tout Gouvernement est le bonheur des Peuples qui y sont soumis, but qu'il atteindrait toujours sans le défaut de capacité, d’intégrité, et de désintéressement de ceux qui sont à la tête des affaires. Or, on doit trouver plus de lumières et de vertus dans le Conseil de la Nation, où l'intérêt publie appelle des hommes de mérite, que dans le Conseil du Prince, où la faveur n’appelle que des intrigants.

Mais quand on y trouverait tout aussi peu de désintéressement et d'intégrité,,on y perdrait peu encore.

1. Ce plan de conduite devrait être arrèté par les Électeurs des Députés du Tiers-Etat. (Note de Marat)