Les Préfets du Consulat et de l'Empire

84 LES PRÉFETS

fouine savait découvrir à merveille les complots et les intrigues. Bonaparte l'avait apprécié lors de l'attentat du 3 nivôse. Dur et sec dans le service, l’ancien procureur se montrait plaisant ou galant en de certaines intimités, et, dans les déjeuners fins où son ami Réal aimait à rassembler de joyeux compagnons, c'était l’un des meilleurs boute-en-train. Il entretenait publiquement Lisette, une ancienne femme de chambre et par surcroît la fille de Lisette qu'il épousa plus tard (1). Il exploitait ses hautes fonctions au bénéfice de ses caprices et de ses passions et, s’il faut en croire le témoignage de Pasquier, son successeur à la préfecture de police, c'était un homme sans valeur, sans scrupules et sans moralité. Dubois n'avait dû qu'à la protection de Fouché et de Réal d’être appelé à cette fonction, mais Fouché, qui l’avait choisi pour sa médiocre intelligence et sa servilité s'était efforcé de le cantonner dans l'administration « des filles, des voleurs et des réverbères ». Dubois ne voulait pas se contenter de ce rôle subalterne. En rivalité

(1) Ibid.