Les Révolution

212 LES RÉVOLUTIONS.

s’agit, dans la plupart des cas, pour le parti qui se lève, d’être associé au privilége du parti qui domine, ou même de le remplacer dans la jouissance de ces priviléges. L'idée du juste, dans sa haute acception, est complétement absente de ces luttes. Il n’en a pas été seulement ainsi dans l’antiquité et au Moyen Age, mais encore dans les temps modernes. Ce qu’on cherche dans tous ces conflits, ce n’est point cette justice universelle, qui réside dans l'équilibre naturel des droits et dont l'idéal n’existe pas encore, mais une place plus grande dans la cité.

Immobile dans ses castes, où le tenaient emprisonné la religion et la politique, fortement liées l’une à l’autre, le vieil Orient ne connut point les agitations salutaires de la liberté. Le moi sommeillait encore, ou, s’il était éveillé quelque part, il n’avait ni la force ni la volonté de rompre ses chaînes. Des rois et des dynasties se succèdent : c’est un écroulement de peuples et d’empires; mais le spectacle a beau changer, l’idée du droit ne rayonne jamais sur le front abaissé de ces troupeaux humains, qui passent sous nos