Les serviteurs de la démocratie
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: MONTESQUIEU st
üfier par des considérations de canicule la traite et le commerce des noirs. Heureusement le paradoxe de Montesquieu ne l’a pas empêché de se prononcer en faveur de la liberté politique et de défendre la théorie de la tolérance religieuse. Le grand écrivain a tour à tour pris en main dans les Lettres persanes et l'Esprit des Lois, la défense des jansénistes persécutés et des protestants proscrits, il s’est élevé également avec une éloquence indignée contre les abus et la cruauté de la justice de son époque. La torture, alors si fréquemment employée contre les accusés, l’eut pour adversaire constant. Il souhaitait qu’on trailât les accusés et même les criminels comme des hommes. Il voulait que les pénalités légales fussent une répression et non une vengeance. Ses efforts en ce sens ont mérité les éloges des jurisconsultes et des philanthropes. Montesquieu est le précurseur et le maître du grand italien Beccaria.
Deux singularités méritent d’être notées dans la vie el le caractère de Montesquieu. Cet homme, qui par ses livres a exercé sur le monde une influence si considérable, n’aimait pas le monde et se plaisait dans la retraite. Sous ce rapport, il ressemble à ses illustres émules en domination intellectuelle: Voltaire, Buffon et J.-J. Rousseau. Le premier a passé vingt-cinq ans de sa vie dans une petite bourgade à Ferney; Buffon ne quitiait guère le château de Montbard ; Rousseau recherchait la solitude et passait de préférence son temps à la campagne. Le philosophe de Genève, de même que l’auteur de l'Esprit des Lois avait une raison {oute personnelle de ne pas aimer la société mondaine et brillante. Ces deux grands hommes étaient timides. Dans les salons, Rousseau gardait le silence ou disait des
… « balourdises ». Ce mot lui appartient.
Montesquieu était embarrassé et avait, — c'est lui