Lettres et mémoires
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il en.eft une qui s’éleve au - deflus de toutes les autres : c’eft qu'aucune Puiffance ne peut intervenir dans nos diflentimens aûtuels, fans bleffer fes vrais intérêts, fa juftice, & fans ” abufer de fes forces.
Rien au monde ne peut détruire cette vérité ; & je refpete trop le Miniftere François, pour me laifler alarmer par les avis de quelques perfonnes qui le croient forte. ment intéreflé à étouffer l’efprit populaire des Genevois, de peur, qu’entrainées par fes attraits , la Suifle |, la France & l'Europe m'en fuffent un jour ébranlées. De pareils principes peuvent diriger des hommes ordinaires ; mais, Vous, Monfeur le Comte, Vous qui avez aidé l’Amérique à arriver au port de Vindépendance | on ne parviendra jamais à vous perfuader, que le repos de l'Univers tienne à l’écrafement d’une poignée de Citoyens libres & vertueux, qui ne foupirent qu'après une heureufe obfcurité.
Et quels dangers les Républiques qui nous environnent pourroient -elles voir dans nos libertés ? Ces fages Républiques favent , que ce n'eft-point la popularité de leurs Voifins, dont l’exemple peut leur devenir pernicieux, parce que plus un Gouvernement eit doux & modéré , plus les Citoyens y jouiffent paif-