Louis XVI et la Révolution
ENT ENS
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désormais une des conditions de l'admission des personnes qui voudront être agrégées à la Société, et qu'il sera envoyé des expéditions de la présente délibération à toutes les Sociétés qui correspondent avec celle des Amis de la constitution ». Ce patriotisme, malgré son effervescence, leur fait voir juste dans une question très délicate; l’année 1790 avait été troublée par des désordres militaires dans trop de garnisons, l’antagonisme avait éclaté entre les officiers et les soldats; il fallait ramener la confiance et la discipline; voici comment les jacobins comprennent leur rôle dans cette affaire, voici les bons conseils qu'ils adressent le 40 septembre 1790 aux Sociétés affiliées : « Dites aux chefs que les soldats, pour leur être subordonnés, n’en sont pas moins leurs compagnons d'armes; que ce titre appelle la bienveillance réciproque; que l'autorité ne perd rien de sa dignité en se conciliant l'affection, et que, s'ils ont le droit de réclamer l’obéissance au nom de la loi, ils ont le devoir de la rendre facile par la confiance. Dites aux soldats que chaque état impose des devoirs, que l'engagement qu’ils contractent les soumet aux règles que l’intérèêt de la nation a dictées, qu’il ne peut point exister d'armée sans discipline, et de discipline sans obéissance; que l’obéissance prescrite par les lois est un titre d'honneur. Dites à tous que le bien de la patrie leur fait un devoir de se concilier et
de s'unir; que la nation a les regards fixés sur eux, et qu’elle
attend de leur patriotisme cette unité d’efforts et de volontés qui peuvent seuls la rendre tranquille au dedans et imposante au dehors. » Tout cela est très sage et très conservateur. Les théories révolutionnaires n'apparaissent que peu à peu. L'idée républicaine commence à poindre, mais encore enveloppée de formes antiques, de souvenirs romains. C’est ainsi qu’on propose de remplacer les titres de roi et de reine, devenus odieux, par les noms plus populaires d’empereur et d’impératrice. Naturellement ce club est la bête noire des royalistes : « Le jacobinisme, écrit le marquis de Bouillé, était un monstre