Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE 129

ceux qui ont été décrétés à l’occasion des troubles qui ont suivi son retour. Cette dernière partie de sa lettre ne sera pas seulement populaire, elle est profondément politique. C'est pour le Roi le moyen d'achever d’abattre ce parti, de l’accabler de sa clémence. Le Roi dans la même lettre exprimera également le dessein de faire une nouvelle démarche, en annonçant celle qu'il a déjà faite auprès des princes, et il invitera l’Assemblée à en attendre le succès avant d'employer les moyens de la loi.

» L'Assemblée adoptera avec empressement les demandes du Roï.

» Une noble, une majestueuse proclamation annoncera au royaume l’acceptation du Roï et en même temps la paix, le retour de l’ordre, le règne de la loi.

» La Reine écrira à l’Assemblée. Sa lettre donnera une grande idée de son caractère, une grande confiance dans ce qu’elle annoncera et restera dans l’histoire pour peindre et caractériser Marie-Antoinette.

» Mais tout cela n’est rien si sur-le-champ on ne change de conduite, si on ne va au spectacle, si on ne se montre au public, si le Roine reprend ses plaisirs accoutumés, si l’on ne meuble son château des Tuileries.

» Il ne sera pas moins nécessaire qu'on s’entoure de personnes en qui l'opinion publique puisse avoir confiance. Le Roi et la Reine créeront des places autour d’eux, et leurs choix seront conformes au reste