Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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grandes comme dans les petites choses Marie-Antoinette, ayant eu gain de cause dans la question religieuse, où sa conscience se trouvait engagée, se montre, en politique, désireuse de suivre les avis qu’on lui donne.

Barnave est content :

« Le ministère est pur, bien intentionné, il en a la réputation et ilest revêtu dans le public de quelque confiance. Ces avantages seraient en ce moment impossibles à retrouver avec d’autres. Il faut lui marquer de la confiance et lui inspirer de la force.

» M. Bertrand! est bien à la place où il est; il aurait été difficile de le remplacer. M. Garnier a, suivant ce que l’on assure, de la capacité et du caracère. Ce choix sera populaire. M. de Narbonne, qui dans l’ancien régime était homme de Cour, y sera d'autant mieux. Cette qualité fera que la mesure sera parfaitement gardée. L’effet du refus de la sanction et des démarches qui l’ont accompagné a été aussi grand, aussi heureux qu'on pouvait le désirer. Avec une telle conduite on relèvera bien vite la monarchie. Il faut partir de ce point pour se réveiller de la langueur dans laquelle on aexisté depuis quelquetemps. »

4. Bertrand de Moleville, ministre de la Marine.