Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 265
» L’inconvénient du bleu céleste (qui ressemblait aux régiments étrangers) étant levé, le jonquille ne peut guère en présenter puisque tout le monde sait que les grenadiers de France étaient ainsi et que pour se rapprocher des couleurs de Coblentz il faudrait prendre le ventre-de-biche. Quant aux trois couleurs, les cocardes, les cravates et tout ce qui est d’ordonnancé pour les troupes de ligne étant suivi exactetement, il n'y a plus un mot à dire. La cavalerie et l'infanterie seront habillées de mème, à quelques détails près; cette uniformité paraît plus noble et plus imposante, et surtout moins chère.
» Si M. de Brissac a tenu le propos qu'on lui prête, ila eu tort, mais j'ai tout lieu de croire qu'il est faux. Je vois ces messieurs sans cesse préoccupés (et cela leur fait honneur) d'établir la confiance et l’union entre ce nouveau corps et la garde nationale, seul moyen de garantir notre sûreté personnelle, mais les républicains, les ennemis de l’ordre, trouvent leur compte à brouiller dès à présent ce que nous avons tout intérêt a voir uni. Certes on consultera les officiers de la garde nationale pour faire un bon choix des hommes de la garde du Roi; pourvu que les administrations des départements ne cherchent pas à se défaire en notre faveur des esprits turbulents et insubordonnés de leurs cantons. Le choix des plus factieux qu'ils ont fait pour les envoyer à la Législation le ferait croire. »