Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

268 MARIE-ANTOINETTE

No 37, ce 5 décembre.

«Il n'y a pas un moment à perdre pour nommer M. de Narbonne. Le retard ne serait propre qu'à donner aux petits journaux le temps de le décrier, et d’ailleurs ayant pris cette résolution, qui dans les circonstances est certainement la meilleure, il faut y mettre de la grâce et ne pas donner à son zèle un prétexte de se refroidir. Il convient qu'il soit nommé aujourd'hui.

» Quant au remplacement de M. de Narbonne ‘. il y a trois hommes : M. de Valence, M. Grave et M. de Riécel. Le dernier est certainement celui qui présente le plus de sûreté. Ses arrangements personnels y mettent obstacle, cependant il est tellement dévoué que nous le déciderons.

» Il faut se populariser ; il faut des mots du Roi qu'on puisse répéter et mettre dans les journaux, des actes de bienfaisance; il faut occuper de soi. M. de Lessart proposera à la Reine quelques démarches simples et d’un excellent effet. L'Assemblée se conduit bien mal, les factieux ont bien de l’activité et bien de l’audace ; il est possible qu’il se prépare de grands orages, mais il n’y a rien à craindre pourvu qu’on ne commette pas de fautes et qu'on ne

1. Comme maréchal de camp.