Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
314 MARIE-ANTOINETTE
Ce qui accroit son tourment, c’est l'absence de nouvelles. Les communications avec Paris sont interrompues par la guerre. La Reine ne peut plus écrire et Goguelat, s’il écrit, ne parvient pas à faire passer ses lettres. Les lettres de Fersen à sa sœur nous indiquent seules l’état de son esprit dans cette situation angoissante :
25 août (1792.)
« Point de nouvelles, ma chère amie, et je suis au désespoir. Plaignez un frère qui souffre... »
12 septembre.
« Nous n'avons pas de nouvelles de la famille royale. Il paraît que tout le monde, les scélérats comme les gazetiers, se sont donné le mot pour ne pas en parler et les faire oublier. Je voudrais, comme tant d’autres, espérer que c’est bon signe, que c’est une preuve de leur intention de les conserver. Tous les raisonnements qu’on se fait portent, il est vrai, à le faire croire. Pour ma part, je ne l’ose pas. Maintenant je vois peut-être tout en noir. Tout ce que je vois depuis quatre ans me fait détester mes semblables. »
A Dusseldorf, où il se rend pour s'entendre avec Mercy-Argenteau, Fersen apprend la mise en jugement de Louis XVI, Alors c'est un cri de désespoir :