Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 51
jadis, sur l'avis de Fersen et par son entremise, cherché un appui, Mirabeau était mort, La Fayette était accusé de complicité ou d’impéritie dans l'affaire de la fuite à Varennes el tenu en suspicion par les clubs. Aucun des puissants du jour, pas plus ceux du parti monarchique que des républicains modérés, n’osait l'approcher.
Dans son isolement et son abandon, la Reine résolut alors de recourir aux bons offices de son compagnon de voyage. La grande influence que, malgré sa jeunesse, Barnave s'était acquise à l’Assemblée, lascendant que lui donnait son éloquence et son enthousiasme républicain le rendaient plus que tout autre capable de réagir contre l'opinion, de faire rendre au Roi le pouvoir que lui reconnaissait la Constitution. Marie-Antoinette avait compris ce que lui avait dit Barnave, que cette Constitution réalisait le vœu de la nation, qu'il n’était plus permis au Roi de penser au rétablissement de son ancienne autorité, qu'il fallait se résigner à l’inévitable.
Les motifs de cette résolution de Marie-Antoinette et les raisons de sa confiance en Barnave nous sont expliqués par la Reine elle-même. En tète de la correspondance que nous allons citer et qui porte l'indication, de la main de Marie-Antoinette : Copie exacte de tout ce que j'ai écrit à 2 : 1, par l'entremise de 4 : 0 et ses réponses, se trouve cette note également de sa main :