Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
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communiquer avec qui que ce soit et les risques que vous courrez vous-même en vous chargeant de ma commission et que cela ne pourrait se renouveler. Je le prie donc, s'il veut me faire passer des avis, de choisir lui-même les moyens pour me les faire parvenir, soit par écrit soit verbalement. Vous insisterez — et j'ai de fortes raisons pour cela — pour qu'il ne dise pas au grand Comité! dont la réunion se fait dans ce moment-ci, la commission dont vous êtes chargé. Son esprit lui en fera sentir les conséquences. J'aurais plutôt cherché à lui faire parler si M. de la F.? ne m'avait dit de sa part positivement qu'il me priait de ne pas parler de lui, ni d’avoir l'air de m'en occuper. Il peut autant compter sur ma discrétion que sur mon caractère, qui, pour le bien général, saura toujours se plier à ce qui sera nécessaire. On ne peut pas rester comme l'on est; il est certain qu'il faut faire quelque chose. Mais quoi? Je l’ignore. C'est à lui que je m'adresse pour le savoir. Il doit avoir vu, par nos discussions mêmes, combien j'étais de bonne foi. Je le serai toujours. C’est le seul bien qui nous reste et que jamais on ne pourra m'ôter. Je lui crois le désir du bien; nous l’avons aussi, et quoiqu’on en dise, nous l'avons toujours eu. Qu'il nous mette donc à même de l’exécuter tous ensemble; qu'il trouve un
1. Le Comité des constitutionnels dont il est question plus loin. 2. La Fayette.