Matériaux pour aider à la recherche des effets passés, présens et futurs du morcellement de la propriété foncière en France

(8) compacte et détachée ; mais à exiger uneparcelle aliquote de chacune des pièces qui la composent (1).

(1) On ne connait guère en Suisse des exemples de cette bizarre ex/gence que dans les meilleurs vignobles , où elle n'a rien de capricieux, par cela seul que leur terroir varie beaucoup d’un arpent à l'autre , tant pour 1a qualité que pour la quantité de ses produits. Il en résulte assez fréquemment, que là où quatre cohéritiers de quatre arpens , se les partagent en nature (ce qui pour des vignes est sans inconvénient), chacun d'eux veut avoir un quart de chaque arpent.

On prétend qu'il existe , dans la vallée d'Urseren , un magnifique arbre fruitier , auquel, depuis deux ou trois générations, les cohéritiers n’ont point voulu céder leur part , et dont dix à douze familles se partagentaujourd'hui la dépouille. Un pareil fait , quoiqu'isolé (et nous sommes presque tentés de le révoquer en doute), ne devrait point être perdu pour les Français qui n’en sont encore qu'aux premiers essais de leur Code civil.

Au surplus, nous aimons à croire que l'afirmation que les cohéritiers veulent rPAnrOUT avoir une parcelle de chaque pièce de l'héritage, n’est qu'une hyperbole. On ne saurait trop se tenir en garde contre le ccloris que donnent, soit à leurs doléances, soit à leurs jactances, la plupart des écrivains qui tracent aujourd'hui les tableaux de l'agriculture de ce royaume. À les'en croire, tout va au pire, ou tout

t