Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

1h “4 | y avoir que des méchans qui appelieront crime Pambition de faire le bien.

Je défie le plus adroit & le plus inftrtit de tous les hommes de citer aucune démarche, aucune liaifon , aucune parole, aucun écrit, qui démontre que j'aie mendié des places ou des fonétions. Jen ai, 1l eft vrai, occupé de très honorables & de très importantes ; mais l’avidité d’une chofe ne fe prouve pas par cela feul qu'on Ja pofflédée ; car 1l y a certainement des gens dévorés d’ambition, qui n’ont jamais pu parvenir aux grandes places : en fe fervant à leur égard de ce raifonnement en fens contraire , 1l ferait pourtant inconféquent d'avancer que leur nullité eft une preuve de leur modeftie.

$. 71. Après avoir démontré linjuftice des traits qui m'étaient lancés relativement à la divifion qui régnait à cette époque dans les opinions politiques , il me refte à répondre , par les proclamations d’alors des repréfentans du peuple, à ceux qui voudraient blâmer le département du Mont- Blanc de la conduite qu'il tint avant &c après le 31 mai 17093 ; c’eft-à-dire, à l’une des grandes fecoufles de la révolution françaife.

Les devoirs & la conduite des habitans du Mont-Blanc, les devoirs & la conduite de l’armée des Alpes leur furent à tous’tracés dans les proclamations faites les 10 & 22 juin 1793 , au nom de la convention nationale , par les trois députés qu’elle avait envoyés parmi nous. Il était d’autant plus doux aux habitans du Mont-Blanc d’obéir à cette autorité légale, que leffet des mefures devait être de détourner la guerre civile de leurs foyers,