Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

HN 2140]

vigoureufe, que mon devoir étaït de ne laïfler outrager , ni moi, ni le gouvernement : mais il n'eft pas moins vrai que Ricardos avait raifon de fe plaindre du peu d'ordre qui régüait dans ce genre de correfpondance , & qu'il était humilant pour moi de n'avoir fu que répondre à fa premiere lettre.

$. 137. Apparemment peu fatisfait de ma correfpondance, le général de l’armée efpagnole entama, le 14 frimaire, une affaire militaire avec moi. À fix heures du matin, Pennemi fe préfenta fur deux colonnes pour attaquer notre divifion de droite entre Llauro & la chapelle de SaintLuc. Dès que j'en fus averti, je me portai fur Pendroit ; les troupes & l'artillerie furent de fuite placées fur une bonne défenfive ; & malgré les forces avec lefquelles il s’était préfenté, l'ennemi fut forcé de fe replier & de renoncer à fon entreprife, après quelques fuñillades &c quelques coups de canons.

À l’afpeë des forces fupérieures de l'ennemi, un officier général avait abandonné les hauteurs de Llauro, & il venait me rejoindre. Je courus au-devant de lui avec un détachement, & je lui ordonnai de reprendre fon premier pofte. Cette opération ordonnée, & exécutée en face de l’ennemi, ne contribua pas peu à lui Ôter tout efpoir de capitulation honteufe, ou de faiblefle de ma part.

Tout en me tenant à la chapelle de Saint-Luc, qui était en ce moment le point d'attaque de lennemi , j'avais envoyé des ordonnances aux