Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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vité dans les travaux de défenfe, & fur-tout dans la furveillance de tous nos poftes.

Voici la lettre que je fis pafler au général de brigade commandant le camp de Villelongue :

« De Bagneuls les Afpres, le 16 frimaire » au matin.

»# J'ai reçu, citoyen, les renfeignemens que » tu m'as fait pañler de l'affaire furvenue aux » Alberes : je penfe que le général de divifion s’y . » fera porté, & qu'il eft dans une exaéte fur» viellance fur tous les points de fa divifion. (*)

» Je dois te prévenir que, d’après le récit » de tous les déferteurs efpagnols, il y a des indi» ces que l’ennemi veut nous livrer une attaque » générale: C’eft ce qui m'a empêché d’aller du » côté des Alberes les combattre à ton côté. J'ai » dû refter ici, où la ligne eft plus étendue , >» 8 où l'attaque fera plus forte. Je te charge de » prévenir ton général de divifion de l’indice » que jai qu'on nous attaquera, pour qu’il fe # tienne par-tout en état de n'être pas furpris.

» Signé, le général en chef DoPPET. »

En voyant une telle lettre, un tel avis donné par un général en chef, on devrait s'attendre que cette inftruétion aurait engagé à fe tenir fur une grande furveillance , & à mettre en ufage les moyens de défenfe... Pas du tout ; on ft

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(*) L’ennemi avait fait une petite attaque du côté de la montagne des Alberes: mais cela s’était terminé È À 7 3 par une courte & légere fuñllade de part & d'autre.