Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

| [ 29 1 tillerie fur les bords du Thec; 8 après avoir donné quelques autres ordres néceflaires, je pris quatre ordonnances avec moi, & avec un aide-de-camp je traverfai la riviere du Thec vis-à-vis de Brouillas.

Je parcourus les plaines de Palau & de Saint- André, fans trouver un feul foldat de notre armée, ni de celle de l’ennemi; je fus feulement , par quelques femmes de ces villages, que nos troupes en avaient été repouflées. Échauflés par cet accident, & aveuglés fur le danger que nous courions de ce côté, n'étant que cinq, nous ne retournâmes pas fur nos pas. Nous fuivimes le chemin qui conduifait à Argelès. A demi-lieue d’Argelès, je rencontrai une partie d’un de nos bataillons, qui, n’ayant aucun ordre , ne favait où fe rendre: je le conduifis avec moi à Argelès. J’y trouvai le général de divifion avec un repréfentant du peuple, & nous primes des mefures pour rallier les troupes, couvrir Argelès & Colliourés.

Comme je fus que beaucoup de foldats avaient quitté cette divifion, & gui avaient pañlé le Thec, je me rendis de fuite à Elne pour les y rallier, & les renvoyer à leur divifon.

J'avais quitté cette divifion fans faire des reproches aux généraux du funefte événement qui venait d'arriver, parce que j'en ignorais les caufes & les détails. Mais quelles furent mon indignation & ma furprife, lorfque le chef de Pétat- major de la divifion m’envoya le rapport fuivant ! Je le tranfcris ici pour faire connaître au jufte les caufes de la perte de Villelongue :

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