Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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fuivantes. L'armée des Pyrénées Orientales com prenait une immenfité de terrein fur la côte depuis Aigues-Mortes jufqu’à Bagneuls-les-Mers. Elle s’étendait depuis Perpignan jufqu’à la Cerdagne efpagnole inclufivement ; & depuis là, elle embraflait toute la frontiere de l'Arriege , en Y comprenant à fon extrêmité la vallée d’Aran. Cette armée avait de plus à garder la divifion de Collioures, qui par terre était prefque entiérement eernée par l'ennemi.

Il y avait dans cette armée des places fortes & des poftes importans, qu’on ne pouvait abandonner à eux-mêmes fans compromettre lintérieur de la république. Tels font, Cette , Narbonne, Agde, Perpignan , Collioures, PortVendres, le fort Saint-Elme, Villefranche Mont-Libre, Puycerda, & Belver. Il fallait dans tous ces endroits des garnifons capables au moins d'y faire & d’y foutenir un fervice de furveillance ou de fimple police. Comment remplir tous ces objets avec quinze mille hommes ? Le fait était impofñfble , nous trouvant fur-tout en face d’un ennemi nombreux. à

On remarquera que, par fes inftruétions, le commiflaire du pouvoir exécutif ne devait faire partir aucune troupe de nouvelle levée, ët qu'il ne devait refter que celles-là à larmée des Pyrénées.

Mon premier foin fut fans doute de chercher & combiner tous les moyens pofñbles de remplir les vues du gouvernement : mais ne pouvant faire la réduétion telle qu’on la demandait, je mis le commiflaire au fait de notre