Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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ên recommandant que cette retraite ne come “mençât que dans l'inftant que j'attaquerais l’ennemi. "

ordonnai à un officier général de fe porter le 28 frimaire (13 décembre 1793 ), entre onze heures & minuit, avec une colonne que je lui avais défignée, fur les bords du Thec vis-à-vis de Brouillas : il devait traverfer cette riviere fous Brouillas, & marcher fur Villelongue. Je pris une autre colonne pour venir pañer le Thec fous Elne , afin de prendre l'ennemi d’un autre côté, & nous emparer,, avec la premiere colonne, du camp des Efpagnols & de {on artillerie à Villelongue.

La colonne de Brouillas n’exécuta pas ponctuellement l’ordre : elle n’attaqua que le 29 au matin entre fix & fept heures; de maniere que je fus forcé de refter avec ma colonne du côté d'Elnes toute la nuit, à attendre vainement le fignal que j'étais convenu que le général me ferait dès qu'il aurait traverfé la riviere.

Cependant, malgré ce retard, nous nous rendîmes, le 29 frimaire an 2 de la république (19 décembre 1793 }» maîtres du camp de Villelongue. Nous y fimes beaucoup de prifonniers, & nous leur enlevâmes vingt pieces d'artillerie, qui toutes furent conduites à Perpignan. Cette viétoire rendit l'énergie aux troupes; car l’ennemi , qui voulut enfuite nous attaquer dans notre retraite, fut vigoureufement repoufté .