Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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‘lasréponfe qu'il me fit, pour prouver qu'on eut tort de vouloir faire croire dans letems que, comme généraux en chef tous deux, nous nous jaloufions l’un &e Fautre.

« Perpignan le 18 pluviofe an 2 de la république ( 6 janvier 1794 ).

Le général en chef Dugommier, au général en chef Doppet.

» Brave général & finceré ami. Rien ne nv'a fait plus de plaïfir que la juftice que tu as rendue à mes fentimens pour toi: ils feront durables ,? car tu ne cefleras de les mériter. Nous nous convenons fous tous les rapports ; nous devons donc être toujours enfemble. è

» Je fuis veuu à ton fecours ; maintenant tu m'offres le tien: il eft beau de s'acquitter, & je Paflure que j'accepte volontiers ta propofition. L'amour de la chofe publique te dévore, je fuis fier dete reflembler ; ainfi concertonsnous pour fon plus grand intérêt. Les relations & les connaiflänces que tu as acquifes dans cette arméete mettront à même de m'aider fouvent ; inflruis- moi de ce qui pourrait m'échapper ; & tandis que mon devoir m'appellera à l’extérieur, füs-moi connaître ce qui peut être utile à l’intérieur.

» Je te communiquerai fur-tout mes doutes, & le befoin que J'aurai d’être éclairé. C’eft ainfi que de vrais républicains, par un concert fraternel &c vraiment patriotique, doivent régénérer une armée où l'intrigue 8 l'égoifme ont trop long-tems facrifié la confiance é la nation.

iv