Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

[ 269 J

Jen avais fait aufhi part au comité de falut pu blic, en demandant des inftruétions fur la conduite que j'avais à tenir envers la vallée d’Andorra: mais ce quil y a de bien furprenant, c'eft que je n’ai jamais eu aucune réponfe à ce fujet.

Voyant que le confeil d’Andorra me marquait qu’il n'avait point de part dans ce vol, & fur-tout qu'il promettait de conferver fa neutralité, je lui écrivis que je retirais mes troupes de leur territoire, & que ce ferait la conven= tion nationale qui déciderait fur la nature de Findemnité qui me paraiflait légalement due par la vallée, pour avoir laïffé violer fon territoire par l’ennemi. J’ordonnai en effet à mon aide de-camp de ramener le bataillon : je vis avec plaifir qu'il s'était, dans cette démarche, conformé À mes inftruétions, puifque dans une dépêche du $ juin le confeil me parla du bataillon de la maniere fuivante:

« La vallée d’Andorra eft reconnaïflante de la bonne conduite qu'ont tenue les troupes françaifes fur fon territoire; conduite qu'on était en droit d'attendre du bon exemple de leurs chefs.

» Par ordre de l’illuftre confeil. Signés, les fecretaires. »

Je nai aucune réflexion à faire fur mes dé=

marches dans cette circonftance. Je dus avec dignité demander compte de fa conduite à la vallée d'Andorra. Je dus, en y envoyant des troupes, prendre des mefures pour qu'elles s’y,

LATE