Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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Tévacuer : nous y fimes prifonniers. foixante Suifles du régiment de Saint-Gal, :8& quelques miquelets efpagnols. Nous y trouvâmes beaucoup de denrées, un magafin de douze cents lits complets & tout neufs, des fufils de rempart, &t des munitions, : ro

Ce qu'il y a de bien étonnant, c’eft que dans tous les bourgs & villages que nous parcourions,

nous n’y trouvions aucun habitant: il en fut de. Y

même à Ribbes; il ne refta pas un feul individu dans cette ville, Jai fu depuis que des émigrés & des fanatiques avaient jeté la terreur dans lame de tous les habitans, en leur fefant croire que les foldats français étaient cruels &:barbares. Perfidie atroce, mais adroite, pour -empêcher des hommes crédules d'entendre, & de goûter le mot facré de Ziberté

Ne trouvant perfonne dans-un pays conquis, il était impofñfible d'y lever quelque contribution. On ne pouvait pas même furveiller le droit particulier de la propriété de. chaque citoyen, parce que la plupart avaient fui fans fermer leurs maifons, & que le befoin deCchercher dés ar mes 8z des denrées, dans un pays abandonné, fefait qu'on fouillait par-touts ::

J'avais, avant notre entrée en Catalogne, chargé un officier général & un commiflaire des guerres de veiller aux prifes utiles 'à:la république. J'avais donné des ordres féveres contre les militaires qui fe permettraient de piller, d’ineendier,; ou de maltraiter quelque habitant. Jen donnai même quant awçulte dans la Catalogne ; & envoici la preuve.