Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

{ 20 pêcher d'admirer le vaincu ; le traître feul meurt comme il a végété; fon trépas eft aufli honteux que fa vie.

C’eft encore ici le cas de parler de cette dépravation de fentimens, qui porte quelques individus à outrager juiques dass fes derniers momens un malheureux que lon conduit au fup_ plice. Quand la fociété eft forcée de faire périr un homme, l’honnête citoyen ne s’en réjouit pas; il ne court pas fe repaitre du fpeétacle des douleurs; il n’infulte pas au fort ou au malheur de la viétime : il laïfle agir la loi, parce qu’elle eft au-deflus de tous; mais le deuil & la pitié font dans fon cœur.

Neft-ce pas cette habitude de courir les fupplices comme on court les théatres , qui a pu amener des êtres féroces au point de fe fare juftice eux- mêmes, & de maflacrer des hommes fous le prétexte qu'ils métaient pas de

leur opinion ? —

CHAPITRE IIL

IM ON ëmigration de la Savoie, Adref[e au prince de Piémont, Mon entrée dans la garde nationale de Grenoble, Je fuis reçu dans une fociéré dite des Arnis de la conflitution, Caufe de mon départ de Grenoble.

$. DORE à jouir de la liberté, & à travailler pour m'aider enfuite à lapporter dans