Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
t 39 enfin on craïgnait un mouvement, & la prudence feule pouvait le contenir.
Je me rappelle avec plaïfir , qw’alors &z dans ‘cette féance, je fus un des orateurs qui firent fentir la néceffité de l'union entre les citoyens. Je me fis un devoir de rapeller le calme dans les têtes patriotes, exaltées alors par l'indignation, & de rappeller Famour de la patrie dans le cœur de ceux qu'on pouvait foupçonner de lavoir oublié. Je dis à tous, owblions les dénominasions d'ariflocrates; forgeons a La chofe publique ; foyons tous français, & nous vaincrons les tyrans. Le fuccès répondit à notre attente, &t Grenoële conferva fa tranquillité.
Tout lé tems que j'ai pañlé à Grenoble, je n'ai vu dans la fociété populaire qu'une école d’inftruttion & de patriotifme.
S.15. Après avoir demeuré quelque tems à Grenoble, j'en partis avec le citoyen Aubert du Bayer, Vun des députés du département delIfere à l'aflemblée lésislative, qui me propofa de Pyaccompagner en qualité de fecretaire. Le citoyen Aubert du Payet avait bien vu en moï toute la chaleur & l'énergie du patriotifme pendant mon fijour à Grenoble ; mais fi dans mes penfées, mes motions & mes écrits, il m’eût jugé féroce ou de mauvaife foi, je ne pourrais maintenant parler ni de lui ni de fa confiance; cat il m'eûüt laiffé à Grenoble.