Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
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moyens de faire pañler la couronne de France fur une autre tête. L’exiftence de ces combinaifons diverfes étant établie, on doit penfer que quelques-uns de ces politiques calculateurs dû rent fe ranger & fe trouver parmi les Jacobins, Chacun devait cependant cacher fon intention à celui auquel il ne foupçonnait pas la même, & tous devaient n'avoir qu’un même langage, n’affeéter qu’un même but... . la liberté de la nation.
Chacun efpérait bien tirer parti des circonftances qu'amenerait chaque jour, ou chaque incident révolutionnaire. Mais la mafle, des Jacobins n'avait pas de plan général ; il n'y avait point, comme je lai dit plus haut, de, plan unanime. Inftruétion, propagation, union, voilà tout ce que voyait l’homme probe; & il y avait fans doute des hommes purs dans toutes les fociétés populaires. ( Qu'on ne fe preffe pas de croire que je prétends perfuader qu'il ny a point eu de confpiration contre la liberte. On verra mon opinion à ce fujet dans le cin= quieme livre de ces mémoires, en parlant des adions & réaéfions révolutionnaires. )
$. 23. Les fociétés populaires ne furent pendant long-tems que des efpeces d’académies d’inftruétion révolutionnaire ; leur exiftence fut même confacrée par des décrets de laflembiée conftituante,
Mais c’eit à l’époque de la fuite du roi & de fon arreftation à Varennes , que les Jacobins prirent une bien plus grande confiftance ; c’eft auf de cette circonftance orageufe que naquirent des