Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
t 341 venues dans la fuite des titres de profcription & des brevets de mort.
$. 25. La manie de placer fes adverfaires dans une fa&ion, fe manifefta plus encore contre moi, lorfque l’affemblée législative eut rendu le décret fur la guerre.
Je demandai la parole à la fociété dans la féance du 22 avril 1792. Je fis fentir que Paffemblée nationale ayant prononcé, la fociété ne devait plus s'occuper de la queftion concernant loffenfive ou la défenfive, & qu'il fallait diriger la difcufion fur les moyens de faire la guerre
avec avantage.
Je fus, à ce difcours , taxé d’avoir changé d'opinion ; des murmures m'interrompirent, & je ne pus continuer. Mais fi avant le décret javais donné mon opinion, c’eft qu'alors j'en avais le droit ; & parce que je la retire lorfque la loi parle, ce n’eft pas une raïfon pour me placer dans une faétion & me montrer comme un être corrompu , qui en quitte une pour me jeter dans une autre. , . Effet funefte de lefprit de parti ! Quel eft celui qui n'eut jamais à s’en plaindre ?
$. 26. À mon arrivée à Paris, je m'étais, comme je l'ai dit plus haut, fait auffi recevoir de la fociété des amis des droits de Phomme & du citoyen, connue dans Paris fous le nom de Cordeliers. |
Cette focicté, mife plus à la portée du peuple, jouiflait dans Paris d’une très grande influence. On voit, par la dénomination même quelle avait adoptée, que fa formation pouvait n'avoir