Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
f 4 1 qui m'avait amené à Paris , me propofa de travailler à fon journal. Jacceptai la propoñtion, 8 j'ai travaillé aux Annales depuis le commencement de 1792 jufqu’après la. journée du 10 août , époque à laquelle mes devoirs militaires m’appellerent à Parmée des Alpes. N
Tous les articles que je fourniflais à ce journal étaient fignés par mon nom en entier , Ou quelquefois par un D feul avec cinq points , & je n'y ai jamais gardé lanonyme. Ainfi l'on a pu & lon pourrait encore fe convaincre que je n’y ai jamais prèché le défordre, ni la viokition des principes.
Il eft vrai, & je m'en fais gloire , que dans mes écrits, comme dans mes difcours, je me fais toujours montré avec chaleur, Oui, je me fus fouvent élevé contre la perfidie de la cour, qui n’embraflait le patriotifme que pour létouffer. Oui, j'ai déclamé contre ceux qui ne coopéraient à la deftruétion des privileges que pour s’en faifir. Oui, j'ai combattu les pieges dangereux du fanatifme chaque fois que j'en appercevais les projets liberticides. Oui, J'ai fouvent parlé des effets de l'agiotage fur la fortune pu-. blique, & des moyens favorables qu'il fourniffait à l’émigration. Mais , fi ceux qui ont eu le
courage de dévoiler tant de crimes ont quelque reproche à fe faire, ce n’eft pas du côté de leur zele ni de leur véridique prévoyance ; car, malgré leurs fermons civiques &c leurs continuels avertifflemens, les événemens révolutionnaires n’ont que trop prouvé qu'il a toujours exifté des ennemis de la liberté.